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En affaires pour aider à faire émerger l’intelligence collective

Lorsque Laure Vessier est arrivée de la France pour un stage en 2009, elle ne se doutait pas que 12 ans plus tard elle deviendrait la consultante dont le rôle est de faciliter la collaboration au sein des équipes de travail. Paradoxalement, c’est d’une part grâce à son parcours loin d’être linéaire qu’elle développé sa capacité d’adaptation, et ce en cumulant de nombreuses expériences pour des postes diversifiées. En entrevue, elle nous partage son histoire et de judicieux conseils à l’image de ses services avec Goémon son entreprise de coaching d’équipe et de facilitation.


Quel a été votre parcours avant de vous lancer en affaires ? 

J’ai étudié la gestion d’entreprises et des administrations avec option marketing en France et je suis arrivée à Montréal [en 2009] un peu par hasard parce qu’il y avait des échanges entre mon université et des entreprises […] J’ai fait [mon stage] dans l’Ouest-de-l ’Île, pour une petite entreprise de marketing. Ensuite, je suis repartie terminer ma dernière année, mais je suis revenue pour un second stage l’année suivante. Cependant, la deuxième fois que je suis venue à Montréal, j’avais un PVT et donc je pouvais rester un an. J’ai eu un coup de cœur sur la façon de vivre, je me suis bien intégrée. Et j’ai eu la chance de vivre chez une famille qui m’a comme adoptée, on est devenus très proches, et ils m’ont beaucoup aidé.

Et puis après, arrive la fin du PVT et là ; problème de VISA ! J’ai fait plein d’entrevues, mais je n’arrivais pas à me retrouver du travail comme il fallait que l’entreprise accepte de me faire un VISA fermé. Au bout d’un moment, j’allais être illégale sur le territoire donc là je me suis dit ; il faut que je parte ! J’avais 22 ans, mais je n’avais plus mon appartement en France, puis aucun plan, le retour a été très dur. Une semaine après être retournée en France, j’ai eu un courriel d’une entreprise avec laquelle j’avais fait une entrevue à Montréal… Je venais de tout quitter ! J’y suis finalement retournée au bout de deux semaines !

Quel a été l’élément qui vous a donné envie de démarrer ? 

J’ai fait plusieurs postes dans différentes entreprises : assistante d’un directeur financier, acheteuse média, coordonnatrice de production… Finalement, je suis devenue scrum master et coach d’équipe agile. C’est là que j’ai découvert le domaine dans lequel je suis maintenant. Tous ces métiers et prises de risques m’ont permis en 12 ans de voir plusieurs formes de compagnies, de rencontrer beaucoup de monde et d’avoir une capacité d’adaptation forte.

Ce qui a fait en sorte que je me sois lancée en affaires, c’est qu’à la fin janvier 2021, j’ai perdu mon dernier emploi en tant que coach d’équipe agile. À ce moment, j’avais dans mon entourage plusieurs personnes qui avaient participé au SAJE et qui ont eu du succès avec ce programme-là [Mesure Soutien au Travail Autonome]. Donc, je me suis dit je vais essayer ! J’ai décidé de conserver ce métier, mais en tant que consultante auprès de plusieurs entreprises qui en ont de besoin.

Quelle est la mission de votre entreprise ? 

Ma mission c’est d’aider les équipes à mieux collaborer et à faire émerger l’intelligence collective.

J’ai des services de facilitation ; je fais le design et la facilitation d’ateliers. Par exemple, des brainstormings, des lac-à-l’épaule et j’utilise des méthodologies spécifiques pour amener les gens à réfléchir d’une certaine façon, et à participer. J’ai également des services de coaching d’équipe agile où j’aide les équipes à utiliser, entre autres, la méthodologie agile, à gérer les changements, ou encore à devenir autonomes et plus performantes. Quand une équipe vient me voir, je n’utilise pas d’approche diagnostique, mais plutôt une approche dialogique. Mon souhait c’est que les équipes prennent la responsabilité de leurs changements. Moi, je suis là pour les aider, faciliter. 

Qu’est-ce que le SAJE vous a apporté ? 

Tous mes services mentionnés précédemment n’étaient pas clairs au début. Donc, c’est ce que m’a apporté le SAJE. En rentrant dans le programme, et en créant mon plan d’affaires, ça m’a forcé à me poser les bonnes questions, et ne pas partir dans tous les sens. Alors que c’est ce que j’avais étudié à la base, mais je suis un cordonnier mal chaussé ! Ça m’a permis de me demander qui est mon public cible. Quelle est mon offre de services ? Qui est la compétition ? Qu’est-ce qu’ils font sur le marché ? Etc. Comme j’ai fait la mesure STA, la subvention m’a permis aussi de prendre mon temps, tester des choses, en ayant la paix d’esprit, de ne pas rusher ou paniquer parce qu’il faut que je paie des factures et que je fasse des ventes.

Quels conseils pourriez-vous offrir à un gestionnaire pour aider son équipe ? 

 

Conseil nº 1 : Boostez la confiance et l’autonomie de vos équipes

Les personnes qui font le travail doivent être impliquées, et sont capables de prendre des décisions. Il faut travailler sur le contenant pour que l’équipe puisse être autonome dans le contenu qui est leur expertise. Ça veut dire que le rôle d’un gestionnaire c’est plus de créer un environnement, et des moments de collaborations, et discussions pour que les personnes qui ont les compétences soient capables de travailler ensemble et performer. Je pense qu’il faut avoir moins peur de diviser le pouvoir et être plus horizontal.

 

Conseil nº 2 : Travaillez ses compétences de facilitation

On sait que les meetings en général sont souvent source de frustration. Pour s’assurer que l’on se rencontre pour les bonnes raisons, qu’on arrive aux objectifs, et que la participation soit bonne, on peut utiliser plusieurs outils et techniques de facilitation. Vite, vite, assurez-vous déjà d’avoir un objectif clair au début de la rencontre, ou même avant de l’organiser ; puis 5 minutes avant la fin, vous pouvez vous poser collectivement la question si vous l’avez atteint ou pas. Aussi, il y a différentes façons de faire participer un groupe, on peut faire des sous-groupes par exemple, qui permettra de ressortir du contenu plus riche, et faire participer un maximum de personnes.

Mais oui, je pense que les compétences de facilitation sont essentielles, c’est comme mettre de l’huile dans un engrenage et le regarder tourner. C’est fou de voir ce qui peut être créé par un groupe de personnes, grâce à un bon design d’atelier.

 

Conseil nº 3 : Écoutez activement

C’est d’écouter pour comprendre et non d’écouter pour répondre. À partir du moment où tu as une voix dans ta tête qui est en train de préparer ta réponse, tu n’es plus en écoute active. C’est un exercice vraiment difficile qui doit se travailler en permanence.

Dans le même ordre d’idée, n’ayez pas peur du silence. Souvent, le silence, dans un meeting, ou dans un one on one, rend mal à l’aise. Mais je pense qu’il faut apprendre à être à l’aise avec le silence qui permet de laisser de l’espace aux réflexions et aux cheminements.

Nous remercions Laure Vessier, fondatrice de Goémon pour cette entrevue et nous lui souhaitons le meilleur pour la suite !

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