Tombée dans l’efficacité à sa naissance, Nathalie Dion y revient plus concrètement après une longue carrière. Dans la cinquantaine, elle choisit finalement de faire de sa plus grande force son entreprise.
Après avoir complété la Mesure Soutien au Travail Autonome, Nathalie est maintenant en affaires depuis bientôt 6 ans. Elle se trouve aujourd’hui à la tête de B2H Conseils ; une entreprise qui se spécialise en services-conseils et accompagnement pour les entrepreneurs. Dans l’entrevue qu’elle nous a accordée, vous découvrirez le parcours inspirant d’une femme qui a su rebâtir sa confiance et sa vocation de rêve, et ce, après vingt ans de carrière en finance et une épreuve difficile.
Quel a été votre parcours ?
« Je viens de Victoriaville, je suis allée à l’université de Sherbrooke, j’ai étudié en Administration des Affaires — option Finance. Après, j’ai travaillé plus de vingt ans dans les institutions financières à travers le Québec, dans différents postes. J’ai terminé en tant qu’adjointe en placement, dans le courtage pendant dix ans, ce qui m’a mené à un arrêt de trois ans, pour épuisement et dépression. Après, j’ai choisi de ne pas retourner là, mais j’avais une très faible estime de moi. J’ai finalement été mise en contact avec quelqu’un qui cherchait de l’assistance dans la construction du Centre Multisport à Vaudreuil-Dorion. J’ai donc été réorienté à travailler dans la gestion de projet. Ça été une expérience géniale qui m’a redonné confiance en mes capacités. Cependant, la pression m’a joué encore le même tour; j’ai recommencé à avoir des symptômes de dépression. J’ai donc remis ma démission et pris la décision d’aller suivre le cours sur le lancement d’entreprise à Vaudreuil-Dorion. C’est là que j’ai découvert la mesure (STA). Étant donné que j’habitais Montréal, j’ai refait le cours avec le SAJE pour obtenir le Soutien au Travail Autonome. »
Quelle est la mission de B2H Conseils ?
« Accompagner et épauler les entrepreneurs à travailler de façon efficace. Ce qui veut dire de les conseiller sur les façons de bien utiliser leurs ressources de temps, d’argent, d’énergie et d’émotions afin d’atteindre leurs objectifs. »
Résumez-nous votre approche brièvement dans votre offre de services ?
« Grâce à la transmission de connaissances; je les amène à se poser les bonnes questions pour trouver des réponses et des solutions concrètes et efficaces dans tous les secteurs d’activités de leur business. »
« Mon approche est basée sur le Lean Six Sigma. C’est une méthode pour améliorer les façons de travailler, pour diminuer la perte d’énergie, la perte de temps… C’est la méthode d’amélioration de chaînes de montage et moi je l’applique dans tous les secteurs d’une entreprise. Donc j’accompagne les entrepreneurs à standardiser leurs méthodes de travail : manuels d’exploitation, médias sociaux, plan d’affaires, administration, etc. Je leur apprends à connaître leur valeur et de prendre des décisions en fonction de celle. »
Que retenez-vous du SAJE ?
« J’étais contente de refaire le programme STA au SAJE après la formation Lancement d’une Entreprise que j’avais déjà suivi. La formation prépare à faire son plan d’affaires et comme c’est vivant, le refaire c’est toujours bon ! J’ai beaucoup aimé l’exercice. J’ai aussi apprécié l’accès aux conférences ; parce que c’est bien de comprendre la théorie, mais lorsque quelqu’un vient t’en parler dans « la vraie vie », tu vois comment tu peux l’appliquer dans ta future entreprise. »
« Sinon, ce que je retiens du SAJE, c’est la confiance que ça m’a donnée pour passer à l’action. Moi je suis cartésienne et j’avais besoin d’un plan et de savoir si ça allait fonctionner sur papier. Le programme a répondu, entre autres, à cette question-là! »
Quels ont été les défis marquants depuis vos débuts en affaires ?
« J’ai dû faire un repositionnement. Au début mon entreprise s’appelait Admin À La Carte et j’offrais des services d’exécution administrative. Au fil du temps, je me suis rendu compte que je faisais plus de l’accompagnement que de l’exécution. Mon nom d’entreprise portait à confusion. J’ai donc décidé de repositionner ça. Le B2H Conseils vient de : Business to Human. Au lieu de B2B ou B2C. Ma philosophie, c’est ultimement qu’il y a toujours un humain d’impliqué. Pour moi, le client (l’humain) est primordial dans toutes décisions. »
« L’autre défi à relever a été mon pricing. Combien valent mes services ? À mes débuts comme entrepreneure, j’avais une très basse estime de moi J’ai commencé avec un tarif r-i-d-i-c-u-l-e, mais c’était nécessaire pour apprivoiser ma valeur! Au fils des années, j’ai recalculé régulièrement mon coût de revient et ajusté mes tarifs. Ce défi-là est vécu par presque toutes mes clientes entrepreneures : la peur de « charger trop cher ». Parce que tu te demandes si tu vaux vraiment ça et si les gens vont vouloir payer. Moi je l’ai vécue et je le vis encore, c’est pour ça que j’adresse la notion de rentabilité avec mes clients. »
Quelles leçons en tirez-vous ?
« De rester flexible et agile. D’être capable de se retourner rapidement. »
« Se rappeler que le client est central. Si tu te déconnectes de ton client et ses besoins, c’est sûr que tu vas passer à côté. Souvent, ça va vite et les gens ont une idée de ce qu’ils veulent faire, mais ils ne sont pas allés voir si le client en avait ce besoin! »
« Pour moi, le WHY est hyper important pour savoir pourquoi je fais les choses. Ensuite, mon « comment » il peut prendre vingt façons de faire, mais ça va toujours rester le même WHY. »
Quels conseils pouvez-vous offrir avec votre expérience ?
« D’un, il n’y a pas d’âge ! Il y a des gens qui vont dire ; mais non, pas à 50 ans ! Mais je leur réponds : pourquoi pas ? »
« Rester à l’affût et connecté à son client qui est un humain. Les offres de services, les produits changent; ça, ça réfère au « comment ». Le « pourquoi » lui reste le même. C’est simplement un humain qui exprime ses besoins. »
« Ne pas faire de l’aveuglement volontaire. Tu restes le chef d’orchestre de ton entreprise. Même si tu délègues, même si tu as des personnes de confiance qui t’entourent, tu dois exiger des comptes rendus, comprendre les différents aspects de ta business et faire des contrôles de qualité. »
« Ne pas tout faire seul. Souvent, je dis à mes clients d’avoir un petit comité aviseur ; trois, quatre personnes qui seront franches et honnêtes et qui seront là pour challenger tes idées. »
Nous remercions Nathalie d’avoir partagé son histoire et autant de conseils avec nous !